UNE NOUVELLE SOURCE DE DONNÉES OFFRE UNE OPPORTUNITÉ RARE DE SUIVRE L’APPROVISIONNEMENT EN CONTRACEPTIFS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Une nouvelle étude publiée dans Health Policy and Planning utilise des données collectées par Performance Monitoring and Accountability 2020 (PMA2020) pour suivre l’approvisionnement en contraceptifs à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC) entre 2014 et 2016. Le modèle particulier de collecte de données annuelle de PMA2020 permet de suivre les tendances des données de planification familiale qui ne sont disponibles auprès d’aucune autre source en RDC. Saleh Babazadeh est l’auteur de cet article, en collaboration avec d’autres membres de l’École de Santé Publique et de Médecine Tropicale de l’Université de Tulane, et de l’École de Santé Publique de Kinshasa.

Dans cet article, intitulé « Evaluer l’environnement de l’approvisionnement en contraceptifs à Kinshasa, e RDC : Tendances des données de PMA2020 », les chercheurs observent que sur les plus de 200 sites de prestation de santé enquêtés chaque année par PMA2020 (données collectées en 2014, 2015 et 2016), seuls deux-tiers ont déclaré offrir des services de planification familiale. Sur les sites déclarant offrir ces services, un sur cinq ou plus ne le faisaient pas le jour de l’enquête.

Les auteurs ont identifié certains défis clés de la prestation des services de planification familiale en RDC, à savoir :

+En 2016, seule la moitié des sites de prestation de santé qui offraient des services de planification familiale avaient au moins trois méthodes de contraception disponibles (ce qui permet d’établir l’existence et le degré du choix contraceptif) ; et seuls un sur cinq avaient au moins cinq méthodes en stock.

+Les contraceptifs à longue durée d’action et réversibles, dont l’implant et le DIU, étaient moins couramment offerts et plus souvent en rupture de stocks que les autres méthodes, tels que la pilule, le préservatif et l’injectable.

+Les ruptures de stocks en contraceptifs étaient répandues : en 2016, plus d’un quart des sites de prestation de santé offrant des services de planification familiale avaient été en rupture de stocks de toutes les méthodes contraceptives (sauf le préservatif) dans les 3 mois précédant l’enquête, et deux des trois méthodes les plus utilisées – l’implant et l’injectables – avaient le plus de chances d’être en rupture de stocks.

« Le gouvernement de la RDC s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de planification familiale, et le module d’enquête sur les sites de prestation de santé de PMA2020 apporte des informations opportunes et sur lesquelles il est possible d’agir, donc particulièrement pertinentes pour le gouvernement, les organisations de mise en oeuvre de la planification familiale et les bailleurs de fonds impliqués dans la prestation des services de planification familiale à Kinshasa, » a expliqué Babazadeh, « néanmoins, la valeur de cette information dépendra de la capacité des parties prenantes locales à les utiliser pour permettre les améliorations nécessaires ».

PMA2020 utilise une technologie mobile innovante pour soutenir des enquêtes à bas coût et permettant une restitution de résultats rapide afin de suivre les indicateurs clés de la planification familiale et d’autres indicateurs de santé sur une base annuelle. Le programme est mis en oeuvre par les universités et organisations de recherche locales dans 11 pays, déployant des enquêtrices résidentes formées à la collecte de données mobile. En RDC, PMA2020 est mené par l’École de Santé Publique de l’Université de Kinshasa, en collaboration avec l’École de Santé Publique et de Médecine Tropicale de Tulane. Le projet est guidé et soutenu par l’Institut Bill & Melinda Gates pour la Population et la Santé de la Reproduction à l’École de Santé Publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins, et financé par la Fondation Bill & Melinda Gates.

Lire l’article en entier ici: https://academic.oup.com/heapol/article/4616250