L’Ecole de santé publique de l’Université de Kinshasa a présenté, ce mercredi 16 septembre, les résultats de l’enquête Performance Monitoring for Action (PMA) sur les indicateurs de la planification familiale à Kinshasa et dans la province du Kongo-Centrale.
Dans son discours, à cette occasion, le ministre de la Santé publique, Dr Eteni Longongo, a affirmé que ces données permettront au gouvernement d’améliorer l’accès et la qualité des services de la planification familiale en RDC.
« Nous pensons en effet que les données présentées ce jour permettront au gouvernement, ici représenté par le ministre de la Santé, de prendre conscience des interventions possibles pour la contribution à l’amélioration de l’accès et de la qualité des services de planification familiale et entrevoir des approches plus intégrées afin d’atteindre le dividende démographique, donc le développement de notre pays », a-t-il déclaré.
Avant de clore son propos, le ministre de la Santé publique a remercié tous ceux qui ont contribué à cette étude et affirmé compter sur eux pour que la planification familiale soit considérée comme un processus d’impulsion du développement de la RDC.
La présentation des résultats de cette enquête a été faite par le professeur Pierre Akilimali, principal investigateur de PMA en RDC.
A l’en croire, la ville de Kinshasa a connu une hausse du taux de l’utilisation de la contraception moderne chez les femmes en union passant de 14% en 2014 à 30 % en 2020.
Il a affirmé que les femmes qui ont un niveau d’autonomie élevé et celles qui travaillent en dehors de la maison se révèlent être celles qui utilisent le plus la méthode moderne de contraception.
L’enquête note par ailleurs une hausse de popularité de l’implant dans tous les groupes de la population à Kinshasa.
Elle indique qu’en 5 ans, la proportion des femmes qui choisissent l’implant dans la capitale congolaise est passée de 6% en 2014 à 27% en 2020.
» Nous tenons à préciser que si les implants sont les plus utilisés chez les femmes en union, la contraception d’urgence devient la méthode la plus utilisée par les femmes non mariées et sexuellement actives », a déclaré le professeur Pierre Akilimali.
Selon l’enquête PMA, durant les cinq dernières années, le taux d’utilisation du préservatif masculin a baissé, alors que celui de la contraception d’urgence est passée de 4% à 23%.
Elle indique que la demande contraceptive satisfaite à Kinshasa a augmenté de 32% en 2014 à 45% en 2020.
Selon cette enquête, les besoins non satisfaits pour limiter les naissances ont baissé de 6% en 2014 à 2% en 2020 à Kinshasa.
Les besoins non satisfaits pour espacer les naissances, eux, ont diminué de 12% à 9% au cours de la même période.
S’agissant de la province du Kongo-Centrale, il a été constaté un stationnement du pourcentage des femmes en union qui utilisent la contraception moderne ( autour de 20% depuis 2016 )
L’étude renseigne, en outre, que depuis 2017, la province du Kongo-Centrale a enregistré une augmentation constante de l’utilisation de l’implant contre une diminution de l’utilisation du préservatif masculin chez les femmes âgées de 15 à 49 ans.
Dans cette province, la demande contraceptive satisfaite a augmenté de 29% en septembre 2016 à 38% en 2020, souligne l’enquête.
Elle soutient que les besoins non satisfaits pour limiter les naissances ont baissé de 9% en septembre 2016 à 6% en 2020.
Fort de ces conclusions, le professeur Pierre Akilimali a, au cours de sa présentation, invité le gouvernement et les partenaires a travailler davantage pour renforcer l’accès aux informations sur la planification familiale.
Il a par ailleurs interpellé le gouvernement, à travers le Programme Nationale de Santé de la Reproduction (PNSR), et les chercheurs, à veiller à l’amélioration de la qualité des services de planification familiale mis à la disposition de la population.
« Nous avons constaté que les femmes qui utilisent la contraception ne l’utilisent pas de la bonne manière. Il se pose donc un problème de qualité des services. 45% des femmes abandonnent une méthode qu’elle a commencé à utiliser une année après. Ce qui expose aux grossesses non désirées », a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, la directrice du Programme National de Santé de la Reproduction, Dr Lis Lombeya Losambo, a rassuré les participants de la détermination de son institution à pérenniser les acquis et améliorer davantage l’accès aux services de la planification familiale à la population congolaise.
» Le bond en matière de prévalence contraceptive a été énorme. Mais c’est encore insuffisant. Ça veut dire qu’il y a encore des femmes qui n’ont pas accès aux méthodes contraceptives. Le PNSR avec tous ses partenaires d’apppui et les bailleurs, somme en train d’œuvrer pour que toutes les femmes aient accès aux services de planification familiale », a-t-elle rassuré.
Son exposé a été suivi de celui du représentant pays du Fonds de Nations-Unies pour la population ( UNFPA) Victor Rakoto, qui a fait le lien entre la planification familiale et le développement économique.
L’enquête PMA sur la contraception a été réalisée par l’Ecole de Santé publique de l’Université de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la Santé, avec le soutien global de l’institut Bill & Mélinda Gates pour la population et la santé génésique de l’Ecole de santé publique de l’Université Johns Hopkins et Jhpiego.
Elle a porté sur un échantillon constitué des femmes en âge de procréer (15 à 49 ans), dans les provinces de Kinshasa et du Kongo-Centrale.
Orly-Darel Ngiambukulu / 7sur7.cd