Cette enquête a adopté la méthode d’échantillonnage à plusieurs degrés et avait ciblé 34 ménages ayant
en leur sein des enfants âgés de 6 à 23 mois dans chacune des 5 grappes sélectionnées par zone de
santé, dans toutes les 26 provinces de la RDC. Ainsi, le nombre d’enfants enquêtés par zone de santé
s’était situé au minimum de 134.
Dans chaque grappe, les données ont également été collectées au niveau de la formation sanitaire en charge de vaccination. Les données ont été collectées à l’aide d’une tablette électronique et ont été transférées, après un contrôle de qualité systématique, sur un serveur virtuel sécurisé avant traitement et analyse.
Au niveau de ménages, les données collectées étaient en rapport avec la prise de vaccins, les raisons de non prise de vaccins, les connaissances du calendrier vaccinal, des vaccins, des maladies ciblées par la vaccination, en dehors des caractéristiques socio-démographiques en au niveau de formation sanitaire, la couverture géographique, l’existence de sites inaccessibles, la disponibilité de vaccins, le fonctionnement de la chaîne de froid et la gestion de cartes de vaccination.
Les analyses ont consisté à déterminer la proportion pondérée des enfants ayant reçu chaque antigène de manière séparée puis à estimer une proportion pondérée des enfants de 10-11 mois et de 12-23 mois ayant reçu tous les antigènes du calendrier vaccinal, en tenant compte de vaccins de base et de 13 vaccins. Les raisons de la non vaccination et de non complétude du calendrier
vaccinal ont été explorées au niveau de ménages concernées.
L’étude a porté sur 86.920 ménage, totalisant 88.529 enfants éligibles, avec un taux de réponse de 99,7%, dont 13.940 n’ayant jamais reçu de vaccin et 48.027 disposaient des cartes de vaccination.
La possession de cartes était de 61,4% pour les enfants de 6-11 mois et de 53,5% pour les 12-23 mois.
La couverture vaccinale de base des enfants de 10-11 mois était de 32,5% et la couverture vaccinale
pour 13 antigènes à 31,6%.
La couverture vaccinale pour les enfants de 12-23 mois était pour la couverture vaccinale pour 13 antigènes à 41,5%.
Ces couvertures ont connu une baisse par rapport au niveau de 2020 mais restent néanmoins supérieures à celles estimées pour 2017-2018.
La proportion des enfants de 12-23 mois n’ayant reçu aucun vaccin était estimée à 12,7% et celle des enfants zéro-dose à 19,1%. Plusieurs raisons ont été évoquées comme associées à la non complétude de calendrier vaccinal notamment la mère trop occupée (29,5%), les vaccins non disponibles (29,5%), les problèmes familiaux dont la maladie de la mère (10,1%), l’ignorance de la nécessité de la vaccination (10,1%) et la peur des effets secondaires (9,2%). La grève de prestataires (3,1%) et la Covid-19 et le confinement (0,3%) ont également été évoquées comme raison de la non complétude du calendrier vaccinal.
La couverture vaccinale était associée à l’âge de la mère/gardienne, à son niveau d’instruction, à son statut marital, au milieu de vie, à son niveau socio-économique et à son occupation principale.
L’étude a concerné 2.905 formations sanitaires offrant la vaccination dans 2.460 aires de santé. Les ruptures pour au moins un vaccin ont été dans 83% d’entre-elles. Près d’une formation sanitaire sur quatre (24,4%) a rapporté disposer des sites avec des populations éligibles inaccessibles pour elle, à cause des obstacles géographiques (54,9%), à l’insécurité (26,9%) et à l’éloignement (17,2%).
Environ une formation sanitaire sur six disposant de la chaîne de froid a rapporté son non fonctionnement (14,9%), suite aux pannes (42,5%), aux ruptures de pétrole (4,4%) et au vol des quelques composantes (4,8%).
Ces résultats suggèrent que des efforts doivent être faits pour améliorer l’éducation, la communication et l’information concernant les vaccins et la vaccination au niveau de ménages.
Les efforts doivent également être fournis pour accroître la participation communautaire au niveau de la demande et au
niveau de l’offre, pour renforcer la gestion de chaîne d’approvisionnement des vaccins et accessoires de manière à réduire les ruptures de vaccins au niveau opérationnel et pour améliorer les connaissances,les attitudes et les pratiques des prestataires en rapport avec la vaccination.