Conditions d’admission et programmes des cours
Conditions d’admission et recrutement des candidats
Les conditions d’admission dépendent du type de formation dispensée: la formation à court terme et à long terme.
Formation à long terme
Les conditions minimales d’admission au programme de formation à long terme sont celles qui se rapportent au premier niveau de formation c’est-à-dire le diplôme spéciale en santé publique (DSSP). Ainsi pour être admissible à ce programme, le candidat doit:
- Etre détenteur d’un diplôme universitaire d’un niveau au moins égal à une licence (deuxième cycle);
- Justifier d’une expérience d’au moins 3 ans dans le domaine de la santé publique;
- Produire trois recommandations en bonne et due forme émanant de l’employeur du candidat, d’un représentant du Ministère de la Santé et d’un membre du comité technique élargi de l’ESP/UNIKIN;
- Etre âgé de moins de 45 ans (priorité aux plus jeunes);
- Disposer d’un financement
Au deuxième niveau de la formation, c’est-à-dire le Diplôme d’Etudes Supérieures en Santé Publique (DES), il faut en plus être porteur du diplôme de Spécialiste en Santé Publique (ou équivalent) obtenu avec un grade au moins égal à une distinction. Au troisième niveau de la formation, c’est-à-dire le Doctorat en Santé Publique (DrSP), il faut en plus être porteur du Diplôme d’Etudes Spéciales en Santé Publique obtenu avec un grade au moins égal à une distinction et justifier de la nécessité d’entreprendre ces études (Enseignement ou Recherche). L’ESP offre en plus depuis l’année académique 2004-2005 une formation à horaire décalé conduisant aussi au Diplôme de Spécialiste en Santé Publique en deux ans et une formation conduisant au Diplôme d’Etudes Supérieures (DES) en Economie de la santé pour une durée de 14 mois.
Formation à court terme
En ce qui concerne la formation à court terme, les conditions d’admission ne sont pas rigides dans la mesure où le fait d’être professionnel de santé en activité, d’avoir une expérience professionnelle et d’être recommandé et/ou sponsorisé par l’institution employeuse suffit. Il s’agit soit des recyclages dans les domaines spécifiques tels que l’informatique, l’hygiène alimentaire et hospitalière, la gestion, l’IEC/CCC, le SIDA, le paludisme, la TBC, la santé au travail, etc. Les enseignements d’un bloc constituent un ensemble cohérent de matières pouvant conférer aux candidats des compétences spécifiques. Pour les 3 blocs d’enseignement, les Certificats de Santé Publique concernent les options suivantes : Méthodes en santé publique (405 heures/4 mois), Management (300 heures/3 mois) et Santé communautaire (390 heures/3 mois).
Formation de Formation
Philosophie de la formation
La formation donnée à l’ESP vise l’excellence et à ce titre, le programme privilégie l’apprentissage à l’enseignement classique. Avec cette approche, l’étudiant (apprenant) est placé en toute responsabilité au centre des activités et il doit prendre conscience de son rôle en vue de prendre les décisions qui s’imposent en rapport avec sa formation. Pour ce faire, il doit résoudre les problèmes liés à l’organisation de son apprentissage avec l’aide des enseignants qui jouent le rôle de facilitateurs, de guides et de conseillers.La discipline personnelle de l’apprenant est de mise pour lui permettre de se conformer au programme proposé et de réaliser les travaux personnels et de groupe. Cette approche l’initie à l’auto prise en charge et à la poursuite de son apprentissage même après sa formation à l’ESP, une fois de retour dans son milieu professionnel d’origine
Méthodes et techniques de formation
L’Ecole de Santé Publique de Kinshasa veut mettre l’accent sur l’apprentissage et non sur l’enseignement de type classique. Bien que pour certains modules les exposés magistraux puissent encore être effectués par les facilitateurs, l’approche utilisée privilégie les activités de l’étudiant qui est placé en situation d’apprentissage. C’est donc lui qui doit apprendre, c’est-à-dire s’informer, retenir et appliquer. Cette démarche comporte les activités principales suivantes : la recherche bibliographique, la lecture en bibliothèque, le travail individuel, le travail en groupe et la résolution de problèmes qui surgissent en cours du processus.
Pour une plus grande efficacité, l’ESP a opté essentiellement pour la méthode de découverte ainsi que les techniques qui les accompagnent. Ces méthodes et techniques rompent avec les cours magistraux pour obliger l’apprenant à rechercher lui-même les informations nécessaires, à réfléchir sur des problèmes, à proposer des solutions et à rechercher l’opinion de ses pairs pour s’assurer de la validité de ce qu’il découvre. Cette attitude est indispensable aux futurs dirigeants qui doivent nécessairement rechercher la collaboration et les critiques constructives
Environnement pédagogique
L’environnement pédagogique aménagé pour l’apprenant lui permet d’être en interaction permanente avec quatre types de ressources qui lui sont d’un appui incontestable ; à savoir : la bibliothèque, les laboratoires, les terrains d’application et le corps enseignant.
En vue de favoriser cette interaction, les principes suivants s’imposent:
- En toute circonstance, l’apprenant doit se comporter en adulte ;
- Il appartient à l’apprenant et à lui seul d’apprendre ;
Pour faciliter plus tard le transfert des connaissances acquises, les techniques d’apprentissage compatibles avec la méthode de résolution des problèmes sont privilégiées. Il s’agit notamment des études de cas, des exercices d’application, des simulations et des jeux de rôle ainsi que des activités de terrain. En vue de matérialiser cette méthodologie, des documents sont mis à la disposition de l’apprenant qui doit les lire attentivement de façon à pouvoir identifier les aspects pour lesquels il aura besoin de clarifications en séance plénière.
Quelques implications de l’approche méthodologique
En dehors des cours magistraux qui sont quelques fois acceptés pour certaines matières au cours de quelques modules, les deux méthodes principales utilisées dans le processus de la formation à l’ESP/Kinshasa, à savoir la méthode de résolution des problèmes et la méthode de découverte, sont utilisées de façon mixte. Cependant, leur application engendre des coûts beaucoup plus élevés que l’approche par les cours magistraux. En effet, plusieurs implications peuvent être relevées:
- Un plus grand encadrement qui nécessite la présence d’au moins deux facilitateurs par module plutôt qu’un seul enseignant ;
- La prolongation beaucoup plus manifeste des activités de formation à des heures non structurées normalement dévolues aux loisirs ou au repos ;
- L’obligation de mettre à la disposition des apprenants tout matériel didactique et les fournitures nécessaires à leur apprentissage
- La nécessité d’organiser les apprenants en groupe de travail pour développer l’esprit du travail en équipe.
Les apprenants sont encouragés à poser les questions qui les préoccupent sur les thèmes couverts et soulèveront ainsi des débats enrichissants pour une meilleure compréhension de la matière. Les synthèses seront organisées par les facilitateurs à la fin de chaque chapitre. Des séances de révision sont prévues à la fin de chaque module pour renforcer la rétention des informations et corriger les distorsions constatées.
Partie pratique du programme
Les objectifs d’apprentissage sont orientés vers les niveaux taxonomiques les plus élevés en même temps qu’ils couvrent les trois domaines de la formation que sont le savoir, le savoir faire et le savoir être. Pour y parvenir, une grande place est accordée `a la formation pratique qui comporte deux aspects qui sont les travaux individuels et les travaux de terrain en groupe. Le premier se rapporte aux travaux individuels et de groupe tandis que le second lace l’apprenant en situation réelle sur le terrain.
Travaux individuels
Les travaux individuels consistent en la résolution et la présentation des exercices d’application. Le volume horaire consacré à la présentation et à la discussion de ces travaux en séance plénière est compris dans la charge horaire attribuée à chaque module et représente au moins le sixième du volume horaire journalier, soit une heure par jour. Néanmoins, ces travaux sont organisés de façon libre après concertation entre les facilitateurs et les apprenants. Pour les préparer individuellement ou en groupe, les apprenants consacrent au moins deux heures par jour en temps informel, c’est-à-dire pendant leur temps de loisirs.
Travaux de Terrain
Les travaux de terrain sont d’une importance capitale dans la mesure où ils permettent d’emmener l’étudiant en dehors d’une situation de simulation pour le placer dans les conditions réelles du terrain ; ce qui, en plus du savoir, forme son attitude, c’est-à-dire son savoir être. Ce volet de la formation pratique met l’apprenant en face des problèmes réels et sollicite son concours pour les résoudre. De cette manière, et par un jeu de feed-back auprès des responsables des services sur le terrain, les solutions proposées sont réellement utilisées pour l’amélioration ou tout au moins le maintien du niveau de performance des services.
L’importance de cette approche a justifié l’appellation consacrée d’activités de terrain, lesquels sont [placées généralement à la fin de chaque bloc de formation avec un volume horaire de 60 heures par bloc. Ces activités sont préparées lors du déroulement du module qualifié d’intégrateur qui permet de faire la synthèse de toutes les notions fondamentales constituant le contenu global de chaque Bloc de formation.
Dans son ensemble, c’est-à-dire en associant les exercices d’application et les activités de terrain, la partie pratique du programme peut représenter jusqu’à 40% du volume horaire total.
Contrat d’apprentissage entre les apprenants et les facilitateurs
Les relations entre les apprenants et les facilitateurs sont régies par un minimum de règles pour faciliter les interactions et créer un climat de travail favorable pour le plein épanouissement de tous, chacun étant responsable pour apporter sa contribution pour l’atteinte des objectifs de la formation
Les apprenants
Les apprenants doivent constituer le groupe le plus actif possible. Ils assurent l’entière responsabilité de leur apprentissage par:
- Le soin avec lequel ils auront exploité la documentation mise à leur disposition pour faciliter leur apprentissage
- La qualité de leur réflexion, l’esprit ouvert de leur interaction, dans les groupes de travail et en dehors des groupes de travail favoriser l’échange d’expérience ;
- L’attention accordée à l’accomplissement des tâches, aux exercices, aux études de cas pour enrichir leur expérience, retenir les notions essentielles, exercer leur sens critique, développer leur capacité à résoudre des problèmes dans les services de santé.
- Les apprenants doivent démontrer leur habilité à gérer le temps leur accordé en gardant en mémoire que la gestion du temps est une des tâches les plus importantes d’un dirigeant. Cette gestion se traduira par la ponctualité, l’assiduité aux activités, le respect des limites imparties aux diverses activités du jour.
- Le respect de la discipline et de l’ordre dans l’établissement qui les héberge sera bénéfique pour tout le monde. Les apprenants auront la responsabilité de rappeler `a l’ordre ceux qui auront un comportement déviant
- Les apprenants seront appréciés s’ils se montrent courtois, constructifs et pertinents dans la manière d’offrir les retro-informations (feed-back) entre les différents groupes de travail.
- Les apprenants devront constamment comparer les principes qu’ils ont utilisé jusqu’à présent pour résoudre les problèmes qui se sont posés à eux et les données nouvelles qu’ils rencontrent au cours de la formation afin d’apprécier ou de construire leur propre théorie compte tenu des conditions de travail.
- Les apprenants doivent éviter les discussions académiques et les considérations qui sont en dehors du sujet traité.
- Les apprenants doivent apporter le plus grand soin à fournir des informations valides et fiables pour des auto-évaluations journalières.
Pour mériter le diplôme délivré à la fin de la formation, il sera tenu compte, pour chaque participant de:
- La ponctualité et la régularité avec lesquelles il a assisté aux séances
- La fréquence de ses interventions
- La pertinence de ses contributions
- La profondeur avec laquelle il a exploité les documents mis à sa disposition.
L’apprenant gardera toujours en mémoire ceci:
- Le seul bon système d’éducation est l’autodidactisme ;
- Il faut que chacun cherche et trouve par lui-même ;
- Plus on mâche la besogne, pire service on retiendra (Henri Mazel) ;
Les Facilitateurs
Les facilitateurs préparent l’environnement favorable aux activités d’apprentissage. Ils doivent sélectionner pour les apprenants, dans la documentation existante, celle qui facilitera l’information en rapport avec les thèmes du jour. Ils doivent préparer les tâches qui favorisent l’acquisition des compétences que les apprenants veulent acquérir. Ils doivent servir de personnes ressources chaque fois que les participants ont besoin d’aide mais uniquement pour guider et non résoudre les problèmes à la place des apprenants. Ils doivent donner les retro informations (feed-back) indispensables à la perception du niveau de performance atteint par les apprenants. Ils doivent guider les apprenants lors des séances de synthèse et de révision vers les notions essentielles à retenir, les habilités indispensables à acquérir et les attitudes importantes à développer. Ils doivent être à l’écoute constante de la classe pour ajuster la stratégie et les techniques aux situations qui peuvent se présenter. Ils doivent exploiter les grilles de participation des apprenants pour leur évaluation continue tout le long du déroulement des modules.
EvaluationType d’évaluation
Le participant à la formation à l’ESP prend en charge son apprentissage. Il doit assumer une certaine responsabilité dans sa propre évaluation. L’évaluation formative sous forme d’auto évaluation périodique est fortement encouragée. Sa périodicité peut être journalière ou hebdomadaire.Les mesures correctives seront prises lors des séances de révision Les évaluations de certification ou «évaluations cumulatives» peuvent par contre prendre les formes suivantes:
- Evaluation des connaissances « savoir» ;
- Evaluation des habilités «savoir-faire» ;
- Evaluation des attitudes «savoir-être». ;
Ces évaluations interviennent à la fin de chaque bloc. Chaque facilitateur proposera des épreuves pour le module dont il a la charge. Il faut cependant noter que toutes les présentations en plénière, les travaux individuels, les interventions individuelles pendant les cours et les travaux de groupe ainsi que les travaux de terrain sont cotés et pris en compte pour le résultat final de chaque module.
Critères de délibération
A la fin de chaque bloc et à la fin de l’année académique, un jury composé de tout le corps enseignant siège pour délibérer. Il est à noter qu’une cote inférieure à 12 sur 20 est considérée comme un échec à l’ESP.
Pour être reçu, l’apprenant à l’ESP doit remplir les conditions suivantes:
- Participer aux activités d’apprentissage et aux évaluations ;
- Obtenir au moins 60% de points en moyenne à la fin de l’année pour l’ensemble des matières (modules) ;
- Avoir tout au plus trois échecs pour l’ensemble des modules
CURSUS
Aperçu sur les différents programmes d’enseignement
Le programme du Diplôme de Spécialisation en Santé Publique (DSSP)
Ce programme dure une année académique et compte au total 1045 heures dont 885 heures de cours théoriques et 250 heures de travaux de terrain. Ce programme aboutit à un diplôme équivalent à la maîtrise anglo-saxonne (MPH). Dans ce programme, les enseignements sont articulés en 3 blocs : le Bloc I (Méthodes en Santé Publique) est subdivisé en 8 modules, le Bloc II (Planification et gestion des services de santé) comporte 9 modules et le Bloc III (Santé de la Famille et de la communauté) en comporte 8.