Mubwala yembi, TSHEFU KITOTO Antoinette, KAZADI NDUBA Jacques


Le paludisme demeure encore un réel problème de santé publique pour la République Démocratique du Congo. Malgré des multiples efforts consentis pour lutter contre cette endémie, le paludisme demeure un réel poids pour la RDC et les ménages congolais ; les femmes enceintes constituent l’un des groupes des personnes à risque. Plusieurs campagnes de distribution de MII ont été organisées sur une grande partie de la RDC, dont la ville de Kinshasa, mais les taux d’utilisation restent faible y compris chez la femme enceinte, ceci malgré la certitude que l’utilisation de la MII réduit non seulement la morbidité mais aussi la mortalité liée au paludisme. Notre étude s’est fixée comme objectif d’analyser les déterminants de la sous utilisation de la MII chez les femmes enceintes utilisant les services de CPN dans la zone de santé de Kingasani afin de contribuer à l’amélioration de la santé de la femme enceinte. Les données ont été recueillies sur un échantillon de 320 femmes enceintes recrutées durant les CPN organisées dans 12 structures de santé situées dans 8 aires de santé sélectionnées de façon aléatoire. L’analyse réalisée à l’aide d’une régression logistique a montré une forte influence de la perception erronée de la MII [OR=17.784 avec IC à 95% : (7.984 ; 39.610) et p=0.000], du refus des conjoints/partenaires d’utiliser la MII [OR=3.765 avec IC à 95% : (1.278 ; 11.091) et p=0.016] et de la perception erronée du coût d’acquisition de la MII sur la sous utilisation de la MII[OR=0.081 avec IC à 95% : (0.031 ; 0.212) et p=0.000]. Le niveau d’instruction des femmes enceintes, la parité, la religion, la perception de la gravité du paludisme chez la femme enceinte, l’usage de la pulvérisation intra domiciliaire, le niveau de revenu des femmes enceintes n’influencent pas le niveau d’utilisation de la MII chez ces femmes enceintes. Nous sommes convaincus qu’il existe d’autres déterminants de la faible utilisation de la moustiquaire imprégnée que cette étude n’a pas pu identifier et croyons que des études futures pourront les détecter.