C’est une de conclusion de l’étude de base de très jeunes adolescents, dont les résultats ont été présentés ce 22 mars 2018 à l’Hôtel Béatrice, dans la commune de la Gombe à Kinshasa. Cette étude avait comme objectifs de comprendre comment les normes de genre évoluent au cours de la période de la jeune adolescence (10-14 ans), comment ces normes influencent les trajectoires de santé, et en particulier l’entrée dans la sexualité et d’évaluer l’impact d’une intervention visant à promouvoir une meilleur égalité de genre. Elle servait d’étude de base pour l’évaluation du Bien Grandir, intervention destinée aux très jeunes adolescents (TJA) dans le cadre du projet Passages.

Les très jeunes adolescents approuvent massivement des normes de genre qui sont inégales et qui promeuvent domination masculine à Kinshasa

A Kinshasa, elle a été réalisée dans les quartiers urbains défavorisés de Masina et Kimbanseke. Elle a porté sur environ 2800 TJA, dont 800 TJA non scolarisés, choisis suivant un échantillonnage à plusieurs degrés. Les données ont été collectées également auprès de parents en se servant de tablettes. Elle a montré premièrement que TJA approuvent massivement des  normes de genre qui sont inégales et qui promeuvent domination masculine ; deuxièmement, que les TJAs avaient contracté peu de relations amoureuses, faisant penser à sous-déclaration car ils rapportaient des relations affectives plus fréquentes et une activité sexuelle plus souvent pour les ami(e)s. L’étude a également rapporté une image corporelle en conflit surtout pour la fille, suggérée par des perceptions contradictoires faites d’un confort vis à vis de l’image et du développement corporels et d’une honte par rapport aux règles. Elle a montré que les TJA avaient peu de connaissance de la physiologie de la reproduction, des moyens de prévention de la grossesse et du VIH ainsi que peu de connaissances et stigma de l’accès aux services SSR.

En comparaison aux TJA scolarisés, l’étude a montré que les TJA non-scolarisés grandissaient dans un environnement familiales et socioéconomiques plus défavorisés, avaient une santé moins bonne, plus d’adversité et une moins bonne qualité de la relation parentale. De manière générale, l’étude a montré que les TJA non scolarisés étaient pour les filles plus autonomes mais que les garçons étaient plus isolés socialement et plus souvent victimes de moquerie/ violence. Les TJA non scolarisés avaient en général une moins bonne image corporelle et une moins bonne santé mentale.

L’étude était réalisée par l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa, dans le cadre du Consortium GEAS (Global Early Adolescent Study), en collaboration avec la Johns Hopkins University Bloomberg School of Public Health et l’Organisation mondiale de la Santé. Elle a été financée par l’USAID et la Gates Foundation dans le cadre du projet Passages, mené à Kinshasa par Save the Children et IRH en collaboration avec le PNSA, la Direction de l’Education à la vie familiale du Ministère de l’EPSP, PSI/ASF et les associations locales de Masina et de Kimbanseke.