PLAN STRATEGIQUE DE RIPOSTE A LA 10EME EPIDEMIE DE LA MALADIE A VIRUS EBOLA DANS LE SECTEUR ANIMAL
La République Démocratique du Congo (RDC) connait, depuis le mois d’août 2018, sa 10ème épidémie de la Maladie à virus Ebola (MVE). Avec ses 2877 cas confirmés et probables parmi lesquels 1934 décès (situation du 18/8/2019) d’une part et, d’autre part, son extension dans le temps qui vient de dépasser la barre de 12 mois, cette épidémie est classée 2ème plus grande épidémie meurtrière dans l’histoire de la MVE, après celle de l’Afrique de l’Ouest (2014-2016). Depuis le 17 juillet 2019, l’actuelle épidémie de la RDC a été déclarée par le Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) «Urgence de Santé Publique de Portée Internationale» (USPPI).
Jusqu’à présent, la maladie est contenue que dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cependant, le risque d’extension dans les autres provinces de la RDC reste toujours très élevé. D’autre part, le risque de transmission transfrontalière de cette épidémie reste aussi très élevé notamment en ce qui concerne les pays voisins parmi lesquels le Sud-Soudan, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi avec lesquels la RDC entretient d’intenses mouvements de personnes et des biens y compris des animaux et des denrées alimentaires d’origine animale. Il est donc à craindre que la situation sécuritaire des populations de l’Est de la RDC touchées par cette épidémie soit fortement affectée par l’insécurité alimentaire au cas où cette épidémie se dégradait davantage avec risque de fermeture des frontières ou alors une limitation très accentuée des transactions transfrontalières entre la RDC et les pays susmentionnés.
Depuis la déclaration de cette épidémie comme USPPI, sa gestion est passée de l’approche multidisciplinaire à l’approche multisectorielle. Le plan stratégique de riposte contre l’actuelle épidémie de la MVE en DRC 4 ème édition (PSR-4) reprend, comme cinquième axe : « la synergie des activités de santé publique avec celles des secteurs sécuritaire, humanitaire, financier et de préparation opérationnelle des pays limitrophes pour créer un environnement favorable à la riposte ». A travers cet axe, des activités humanitaires et de développement seront réalisées dans le but de renforcer la résilience de la population.
Dans la zone touchée, le secteur de l’élevage est l’une des activités principales des populations à côté de l’agriculture et du petit commerce ; il mérite donc une 6 attention particulière. En effet, l’élevage permet aux populations locales non seulement d’en tirer une partie de leur subsistance, mais il constitue aussi leur banque sur pieds et, en même temps, une épargne sûre et mobilisable à tout moment en cas de besoin. Or, depuis le début de cette épidémie, plusieurs cas d’épizooties (épidémies affectant les animaux) ont été signalées tant chez les chèvres, les moutons, les porcs que les bovins ; ces mortalités à répétition d’animaux ont été observées dans plusieurs zones de santé affectées par la MVE. Cependant, aucune de ces épizooties n’a fait l’objet ni d’une investigation ni de riposte. Cette situation qui est fortement à déplorer se passe dans un contexte où l’application des mesures de lutte de l’actuelle épidémie nécessite l’implication de toutes les couches de la population. Or cette indifférence vis-à-vis des menaces d’extermination des animaux de cette communauté locale manifestée par les autorités du secteur d’élevage d’une part, et d’autre part, par des équipes venues au secours de ces mêmes populations dont on souhaite l’implication dans la riposte ne peut qu’accentuer l’indifférence de celles-ci vis-à-vis de l’appel d’appropriation lancé par des équipes de riposte contre la MVE…
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